40 % des enfants autochtones du Canada vivent dans la pauvreté, selon une étude

June 19, 2013

OTTAWA – Les enfants autochtones du Canada sont deux fois et demie plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les enfants non autochtones, selon une étude dévoilée aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) et Aide à l’enfance Canada.

L’étude désagrège les statistiques sur la pauvreté chez les enfants et dégage, chez les enfants du Canada, trois niveaux de pauvreté basés sur des données tirées du recensement de 2006, les plus récentes disponibles sur la pauvreté chez les enfants autochtones :

  1. Le premier niveau comprend les enfants non autochtones, non immigrants et non minorités visibles. Ici le taux de pauvreté atteint 12 %.
  2. Le deuxième inclut les enfants métis, inuits et indiens non inscrits dont le taux de pauvreté atteint 27 %, les enfants des minorités visibles chez lesquels le taux de pauvreté atteint 22 % et les enfants immigrants, dont le taux de pauvreté est de 33 %.
  3. Le troisième est constitué des enfants inscrits des Premières Nations qui affichent le taux de pauvreté de loin le plus élevé parmi tous les groupes autochtones, à 50 %.

« Le taux moyen de pauvreté chez tous les enfants autochtones du Canada est de 40 %, comparativement à 15 % chez les enfants non autochtones », déclare David Macdonald, économiste principal au CCPA et coauteur de l’étude. « À l’échelon régional, la situation est encore pire au Manitoba et en Saskatchewan, où deux sur trois enfants inscrits des Premières Nations vivent dans la pauvreté. »

Les enfants autochtones ont du retard sur les autres enfants du Canada à l’égard de presque tous les paramètres du mieux-être : revenu familial, niveau de scolarité, promiscuité et itinérance, qualité médiocre de l’eau, taux de mortalité infantile, santé et suicide.

« Les constatations du rapport selon lesquelles la moitié des enfants inscrits des Premières Nations vivent dans la pauvreté devraient constituer un choc pour tous les Canadiens », a déclaré Patricia Erb, présidente directrice générale d’Aide à l’enfance. « Si l’on oublie les statistiques pour penser à l’impact de la pauvreté sur la vie des enfants autochtones, on comprend pourquoi Aide à l’enfance Canada étend actuellement ses programmes au Canada. »

Selon l’étude, il faudrait 7,5 milliards de dollars par année de revenu tiré du marché ou de transferts gouvernementaux pour amener tous les enfants au seuil de la pauvreté. Sur ce total, il faudrait affecter 1 milliard de dollars à tous les enfants Autochtones et 580 millions de dollars spécifiquement aux enfants inscrits des Premières Nations.

« La population autochtone est celle qui connaît la croissance la plus rapide au Canada. Avec un appui suffisant et soutenu, ces personnes feront partie intégrante de la société et de la population active – particulièrement à mesure que les baby-boomers partent à la retraite », déclare Daniel Wilson, défenseur des droits des Autochtones et coauteur de l’étude. « Or, si nous refusons de nous attaquer à la pauvreté écrasante à laquelle font face les enfants autochtones, nous ferons en sorte que la crise constituée par la marginalisation socioéconomique et le potentiel gaspillé perdurera. »

« Comme organisation qui œuvre à l’échelon international pour promouvoir et protéger les droits des enfants, nous connaissons l’effet que le Canada a eu dans le monde, a signalé M. Erb. Le moment est venu de conjuguer nos efforts – communautés, société civile, gouvernements et secteur privé – pour assurer que les enfants autochtones grandissent dans des communautés plus heureuses et en meilleure santé et ont l’éducation et les possibilités nécessaires pour aider à construire des communautés plus solides et plus prospères. »

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Poverty or Prosperity: Indigenous children in Canada est disponible sur le site Web du CCPA, à http://policyalternatives.ca, et sur celui d’Aide à l’enfance Canada, à http://savethechildren.ca

Pour en savoir davantage, communiquer avec :

Kerri-Anne Finn, agente principale des Communications, CCPA, au 613 563-1341, poste 306;

Cicely McWilliam, conseillère principale, Politiques et campagnes, au 647-291-1683 (c) ou au 416-218-1888 (o) 

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