Le programme de l’assurance-emploi échoue à soutenir les travailleurs à faible revenu : Rapport

Un peu plus d’un travailleur sur quatre gagnant 15 dollars de l’heure ou moins sont admissibles aux prestations
June 27, 2019

TORONTO—Le programme de l’assurance-emploi (A-E) du Canada échoue à soutenir les travailleurs à faible revenu et occupant un emploi précaire; ceux-ci ont considérablement moins accès aux prestations que les travailleurs à plus haut revenu, selon un nouveau rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA). 

Cette étude conclut que les travailleurs à faible revenu contribuent de manière substantielle, au regard de leur revenu, au programme de l’A-E, mais qu’ils sont moins susceptibles de bénéficier du programme qui initialement a été créé pour aider les travailleurs à très faible revenu qu’il échoue aujourd’hui à protéger. Plus de la moitié des travailleurs à faible revenu sont employés dans des secteurs d’activité marqués par les taux de travail à temps partiel les plus élevés, les durées moyennes d’occupation de l’emploi les plus courtes et le taux de syndicalisation le plus faible — des caractéristiques qui toutes rendent l’A-E plus inaccessible aux travailleurs. 

« Il existe un décalage entre les règles d’admissibilité à l’A-E et la réalité du travail faiblement rémunéré », souligne Ricardo Tranjan, auteur du rapport et chercheur principal au bureau du CCPA en Ontario. « Les travailleurs à faible revenu contribuent de manière significative au programme de l’A-E et à l’économie, mais sont largement laissés à eux-mêmes lorsqu’ils doivent faire face à l’adversité. »

Parmi les conclusions du rapport :

  • Alors que 42 pourcent de tous les travailleurs en chômage ont eu droit aux prestations de l’A-E en 2017, seulement 28 pourcent des travailleurs gagnant 15 $ de l’heure ou moins ont été admissibles aux prestations; 

  • Les travailleurs à faible revenu ont contribué à l’A-E à hauteur de 1,8 pourcent de leur revenu d’emploi (en 2015 données disponibles les plus récentes) alors que les travailleurs à revenu supérieur ont contribué à hauteur de 1,1 pourcent de leur revenu;

  • Il est important de considérer l’égalité entre les genres : les femmes représentent 59 pourcent des travailleurs à faible revenu. Seize pourcent des mères à faible revenu qui ont contribué au programme de l’A-E au cours des deux dernières années n’ont pas eu droit aux prestations de maternité ou parentales, un taux supérieur de 10 points de pourcentage à celui des mères gagnant plus de 15 dollars de l’heure. 

Le rapport recommande plusieurs changements aux règles d’admissibilité à l’A-E pour améliorer la couverture des travailleurs à faible revenu : remplacer la norme variable d’admissibilité par un seuil universel de 420 heures; changer les conditions d’admissibilité pour inclure les personnes qui ont quitté volontairement leur emploi; et mettre en place une condition d’admissibilité fondée sur le revenu pour les travailleurs à faible revenu, comparable à celle du programme pour les travailleurs de l’industrie de la pêche.

« Un programme de l’assurance-emploi réformé pourrait jouer un rôle crucial dans la construction d’une économie inclusive, où tous les travailleurs et familles, sont protégés des épreuves extrêmes de l’économie », ajoute Tranjan. « Il est temps de dépasser l’étroite logique de l’assurance qui définit l’admissibilité pour la plupart des prestations de l’A-E. »

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Vers une économie inclusive : mettre en phase l’A-E avec la réalité du travail faiblement rémunéré sera disponible au téléchargement sur le site Web du CCPA. L'auteur du rapport parle couramment le français et est disponible pour des entrevues.Pour plus d’informations, veuillez contacter Alyssa O’Dell, agente des relations avec les médias et le public, à [email protected], 613-563-1341 p. 307 ou 343-998-7575 (cellulaire)

Le Centre canadien de politiques alternatives est un institut de recherche caritatif à but non lucratif indépendant fondé en 1980.

 

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