Le Canada échoue à réduire le racisme persistant sur le marché du travail : Rapport

December 9, 2019

TORONTO ET OTTAWA — Malgré une population de plus en plus diverse, un nouveau rapport publié aujourd’hui révèle que peu ou pas de progrès ont été réalisés dans la réduction du racisme sur le marché du travail.

Canada’s Colour Coded Income Inequality (Écarts de revenus au Canada: une inégalité économique racialisée) publié par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), utilise les données du Recensement de 2016 pour établir une comparaison des tendances en matière d’emploi et de revenu chez les Canadiens racialisés et non racialisés. Globalement, le rapport montre que des barrières importantes fondées sur la race et le genre demeurent bien enracinées; peu de choses ont changé entre 2006 et 2016.

« Les données pointent vers une tendance claire d’une inégalité économique racialisée au Canada », souligne Sheila Block, coautrice du rapport et économiste principale au CCPA. « Les écarts en matière de revenu et d’emploi restent fortement ancrés, de même que l’est la discrimination omniprésente vécue par les femmes racialisées. »

Selon l’étude, les femmes racialisées gagnaient seulement 0,59 $ pour chaque dollar gagné par les hommes non racialisés, alors que les hommes racialisés gagnaient 0,78 $ pour chaque dollar gagné par les hommes non racialisés.

Cette étude a aussi élargi sa recherche au-delà du marché du travail en examinant l’égalité économique comprenant les différences de revenu de placements et de capital entre les Canadiens racialisés et non racialisés.

« En l’absence de politiques audacieuses pour combattre le racisme systémique et faire progresser l’équité en matière d’emploi, rien ne laisse penser que ces tendances s’amélioreront », ajoute Grace-Edward Galabuzi, coauteur de l’étude et professeur au département de politiques et d’administration publique de l’Université Ryerson.

Parmi les points saillants de l’étude : 

  • Les travailleurs racialisés ont plus de chance de faire partie de la population active, qu’ils travaillent ou qu’ils soient à la recherche d’un emploi, mais ils font face à un taux de chômage de 9,2 %, comparé à un taux de 7,3 % pour les travailleurs non racialisés;
  • Les résultats sur le marché du travail sont pires pour les immigrants racialisés. Les hommes et les femmes immigrants racialisés gagnaient, respectivement, 0,71 $ et 0,79 $ pour chaque dollar gagné par les hommes et les femmes immigrants non racialisés. Cet écart de revenu perdure au-delà de la deuxième génération;
  • L’écart de gains en capital est clairement racialisé : 8 % de la population racialisée déclaraient des gains en capital, comparativement aux 12 % de la population non racialisée. Et le montant moyen des gains en capital des Canadiens non racialisés étaient de 29 % plus élevé que celui des Canadiens racialisés;
  • On constate une tendance similaire pour le revenu de placements : 25 % de la population racialisée déclarait un revenu de placements, comparativement aux 31 % de la population non racialisée. Le revenu de placements moyen pour la population non racialisée était de 47 % plus élevé que pour la population racialisée.
  • Des groupes racialisés différents sont confrontés à des barrières distinctes sur le marché du travail. Par exemple, les hommes et les femmes qui s’identifiaient comme Noirs avaient des taux d’activité plus élevés que ceux de leurs homologues non racialisés, mais aussi des écarts de salaire plus grands que la moyenne pour les travailleurs racialisés.

« La discrimination sur le marché du travail comporte de nombreuses facettes qu’il est nécessaire de mieux comprendre si l’on veut que les politiques antiracisme soient plus efficaces, souligne Ricardo Tranjan, coauteur de l’étude et chercheur principal au CCPA. Nous voyons ici les résultats de décennies de politiques qui ont soutenu certaines communautés tout en en négligeant ou en marginalisant d’autres. Cela doit changer. »

-30-

Canada’s Colour Coded Income Inequality est disponible sur le site Web du CCPA. Pour plus d’informations ou pour organiser une entrevue : Alyssa O’Dell, agente des relations avec les médias et le public du CCPA, au 613-563-1341 poste 307, 343-998-7575 (cellulaire) ou [email protected].

Le Centre canadien de politiques alternatives est un institut de recherche caritatif à but non lucratif indépendant fondé en 1980.

Offices: