Introduction
L’économie industrielle du Canada se trouve à un tournant. Tous les niveaux de gouvernement ainsi que les parties prenantes de la société civile doivent repenser le développement du secteur industriel afin de soutenir les travailleuses et les travailleurs, de créer des emplois de qualité et syndiqués, tout en faisant face à une économie mondiale de plus en plus volatile, à des changements technologiques rapides et à la crise climatique. Pour y parvenir, il faut une stratégie industrielle audacieuse et proactive qui déploie l’investissement public et en assure le suivi, tout en encourageant une collaboration à l’échelle du secteur qui permettra de faire avancer les objectifs de durabilité et forger une économie plus résiliente et plus équitable.
Les importantes ruptures de la chaîne d’approvisionnement survenues lors de la pandémie de COVID-19 ont mis en lumière les dangers de la production « juste à temps » et de la désindustrialisation des dernières décennies. L’incapacité du Canada à cultiver, transformer ou fabriquer les produits nécessaires, en particulier en temps de crise, a créé des vulnérabilités pour la santé publique, le bien-être économique et la sécurité nationale. Une trop grande dépendance à des chaînes d’approvisionnement fragiles comporte des risques importants.
Bien que la pandémie ait incité les décideurs politiques à faire progresser des initiatives stratégiques de développement sectoriel (les investissements dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques, par exemple), la guerre commerciale provoquée par les États-Unis et les menaces qui pèsent sur la souveraineté du Canada ont augmenté le niveau d’urgence. Les droits de douane imposés par Donald Trump sur des biens essentiels—notamment les voitures, les métaux, les minéraux et d’autres produits—ont mis en évidence les dangers d’une trop grande dépendance aux exportations et d’une intégration de la chaîne d’approvisionnement. En outre, le recul de Donald Trump sur les plans de la réglementation environnementale et des investissements créateurs d’emplois dans les énergies propres compromet les investissements interconnectés dans les technologies propres chez nous, au Canada.
Le gouvernement libéral s’est engagé à soutenir les projets d’envergure nationale, à créer des emplois, à réduire la dépendance commerciale à l’égard des États-Unis et à « bâtir une stratégie industrielle qui rendra le Canada plus compétitif à l’international, tout en luttant contre les changements climatiques »1Discours du Trône, prononcé par Sa Majesté le Roi Charles III, 27 mai 2025, https://www.canada.ca/fr/conseil-prive/campagnes/discours-trone/2025/discours-du-trone.html.. La question pertinente est la suivante : comment y parvenir?
Le gouvernement définit-il les grandes lignes de sa stratégie industrielle en fonction d’une relation économique et de sécurité de plus en plus instable avec les États-Unis? Le Canada s’en remet-il aux conseils d’un capital privé insouciant et avide de bénéfices? Ou bien met-il en œuvre une stratégie industrielle visionnaire répondant aux besoins de la population et de la planète?
Vue d’ensemble
L’économie industrielle du Canada est l’une des plus avancées au monde. Elle s’appuie sur une main-d’œuvre hautement qualifiée, des établissements d’enseignement et de recherche de renom, une démocratie stable, des infrastructures de classe mondiale, des services publics solides et une abondance de ressources naturelles. L’innovation industrielle a progressé non pas parce que ces ressources nationales existent, ni parce que le Canada a une propension naturelle à fabriquer des biens mieux que d’autres pays, mais parce que les gouvernements ont encouragé ces atouts pour atteindre des objectifs communs et des buts nationaux face à des intérêts mondiaux concurrents.
Dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, la mise en place d’un secteur industriel performant nécessite une coordination stratégique de la part des gouvernements, en collaboration avec les travailleuses et travailleurs, les acteurs de l’industrie et la société civile. Les stratégies industrielles, souvent définies par secteur et spécifiques à celui-ci, identifient les besoins du public et les objectifs industriels, puis mobilisent les ressources nécessaires pour les mettre en œuvre, y compris en coordonnant les politiques publiques. Certains des programmes industriels les plus durables et les plus déterminants de l’histoire du Canada, comme ceux de l’aérospatiale (le bras canadien, l’Avro Arrow), de l’agroalimentaire (le canola) ou de l’énergie (les sables bitumineux de l’Alberta), sont le fruit de stratégies industrielles coordonnées et pilotées par le gouvernement.
L’absence d’une stratégie industrielle orientée vers des objectifs précis, ainsi que la préférence accordée aux réductions d’impôts pour les sociétés et à la lutte contre le déficit, piliers de la philosophie néolibérale de développement économique, ont rendu le Canada totalement impuissant à réagir aux grandes crises économiques successives des années 1990 et 2000. Malgré les subventions massives qui ont servi de bouées de sauvetage aux institutions financières privées et aux multinationales après la crise financière de 2008, des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs canadiens ont perdu leur emploi dans des aciéries, des forges, des usines de transformation, des raffineries et des manufactures, tandis que les entreprises se restructuraient et que la capacité de production nationale diminuait. Les employeurs ont vidé les conventions collectives et les régimes de retraite du secteur industriel de leur substance, tandis que les travailleurs qualifiés ont opté pour une retraite anticipée.
La réponse du gouvernement canadien a été lamentable. Il a adopté des réductions d’impôts inconsidérées d’une valeur de 60 milliards de dollars, a mis hors circuit les conseils de planification industrielle et a instauré des mesures d’austérité draconiennes dans le secteur public, tout en s’attaquant directement aux syndicats. Les pouvoirs publics se sont moqués des répercussions de l’affaiblissement du secteur industriel canadien. Les baisses d’impôt que les entreprises avaient promis de consacrer à des investissements productifs ont tout bonnement servi à augmenter les bénéfices des actionnaires. Pendant ce temps, les investissements dans l’économie réelle ont été anémiques, les inégalités se sont creusées, la croissance de la productivité a stagné et le Canada n’était pas plus près à l’époque de respecter ses engagements en matière de climat mondial2Matt Polacko, « Canada’s Failed Corporate Tax Cutting Binge », The Monitor, Centre canadien de politiques alternatives, novembre/décembre 2019, https://www.policyalternatives.ca/publications/monitor/canadas-failed-corporate-tax-cutting-binge..
La réponse du Canada en vue de la relance économique postpandémie de COVID-19 a été résolument différente. Alors qu’« austérité » était le mot d’ordre après la grande récession, « construction de l’économie » a pris le relais après la pandémie. Partout dans le monde, les gouvernements ont adopté une stratégie industrielle moderne en faveur des technologies propres, en stimulant les investissements productifs et les opportunités de croissance. Suivant l’exemple des États-Unis, le gouvernement canadien a investi massivement dans de nouveaux programmes d’achat de véhicules électriques, dans des projets de fabrication de batteries, dans des chaînes d’approvisionnement en minéraux essentiels, dans des technologies de captage et de stockage du carbone, dans des biocarburants, ainsi que dans l’acier et les matériaux de construction à faible empreinte carbone.
L’adoption récente par le Canada du vocabulaire de la stratégie industrielle marque un changement bienvenu par rapport au passé, mais le budget 2026 doit aller plus loin pour que le développement industriel se matérialise. Le pays peut faire mieux que les politiques industrielles « défensives » ou « calquées » des années de pandémie et tracer sa propre voie ambitieuse vers l’avenir. Pour y parvenir, le gouvernement fédéral doit investir à la fois dans la capacité de production et dans des formes modernes de dialogue social, en sollicitant les idées et les contributions de tous les acteurs de la société civile et des différents paliers de gouvernement. Le budget 2026 peut réimaginer le secteur industriel canadien et le faire évoluer au-delà d’une économie de succursales, en encourageant l’autosuffisance et en rendant les entreprises mondiales responsables de leurs actions.
Défendre le secteur industriel et les emplois canadiens contre les menaces et les droits de douane américains
Les droits de douane américains sur les produits canadiens menacent de bouleverser des décennies d’intégration économique et de fragiliser le secteur industriel et sa main-d’œuvre, qui sont particulièrement exposés aux échanges commerciaux. Le programme économique de Donald Trump cherche également à démanteler les soutiens de l’administration Biden en faveur des investissements dans les technologies propres, ce qui nous éloigne encore davantage de l’éventualité d’une stratégie de croissance partagée.
Donald Trump n’a pas mâché ses mots pour exprimer son mépris à l’égard du Canada, déclarant que les États-Unis n’ont besoin de rien de ce que nous avons3« Trump Says U.S. Doesn’t Need Canadian Cars, Lumber, or Dairy; Consumers May Not Agree », Radio-Canada International, 3 mars 2025, https://ici.radio-canada.ca/rci/en/news/2132288/trump-says-u-s-doesnt-need-canadian-cars-lumber-or-dairy-consumers-may-not-agree.. Le président revendique l’indépendance des États-Unis vis-à-vis du Canada en ce qui concerne la production de voitures, d’acier, d’aluminium, de bois d’œuvre et d’énergie, et il profère même des menaces d’annexion grotesques. En annulant les subventions industrielles vertes de l’administration Biden, y compris les rabais pour les véhicules électriques et les infrastructures, il menace non seulement de saper la transition de l’Amérique du Nord vers l’énergie propre, mais aussi de ralentir le rythme de la recherche et du développement. L’industrie nord-américaine sera moins compétitive que d’autres régions du monde, dont une Chine qui progresse à toute allure.
La stratégie industrielle de Trump oppose les intérêts américains au reste du monde dans une bataille pour des ressources, des investissements et des emplois limités. Elle manque de vision, ignore le sort des travailleuses et des travailleurs, et risque de déstabiliser l’économie mondiale.
Transformer la philosophie industrielle
La manière dont le Canada formulera sa stratégie industrielle dans ce contexte économique très incertain aura des conséquences importantes pour le pays. Le gouvernement ne doit pas imiter la méthode stérile de Donald Trump. Il doit plutôt saisir cette occasion pour se concentrer sur de grands projets de construction qui poursuivent un double objectif : rendre l’économie canadienne plus autonome à court terme, et investir dans des innovations, des compétences et des capacités de production tournées vers l’avenir afin de répondre à la demande nationale et mondiale, tout en préparant les lieux de travail canadiens à l’avenir et en favorisant la création d’emplois de qualité dans le secteur syndiqué.
L’autosuffisance nécessite une intégration politique plus poussée entre les différents gouvernements, ministères, services et agences d’approvisionnement. Elle exige d’adopter une approche ambitieuse et intersectorielle pour identifier les compétences de demain et favoriser l’accès à la formation correspondante. Le Canada doit également montrer au monde qu’il est capable de mettre en œuvre des pratiques inclusives en institutionnalisant le dialogue avec les parties prenantes et les groupes qui méritent l’équité.
Dans ce contexte, la stratégie industrielle ne doit pas seulement faciliter les investissements du secteur privé, mais aussi incarner, à l’échelle du gouvernement, un état d’esprit axé sur la mobilisation des ressources, la création d’emplois, l’autosuffisance, la durabilité et le dialogue social.
Développer les secteurs industriels stratégiques et les chaînes d’approvisionnement
La dépendance à l’égard des chaînes d’approvisionnement mondiales comporte des risques élevés dans une économie mondiale confrontée à l’instabilité politique, à des phénomènes météorologiques extrêmes et à des catastrophes climatiques. L’approche du Canada pour défendre et développer l’industrie automobile consiste à mettre en place une chaîne d’approvisionnement de bout en bout, « de la mine jusqu’à la mobilité ». Lors de la course à la chefferie de 2025, le premier ministre Carney a promis 2 milliards de dollars pour construire un réseau « entièrement canadien » de pièces détachées. Si des questions subsistent quant à la manière dont ces fonds pourraient être utilisés, l’objectif est ambitieux : le Canada doit accroître sa capacité de production afin de fabriquer tout ce dont il a besoin sur son propre territoire. Le projet Arrow, une voiture concept entièrement canadienne, montre que notre pays peut être bien plus qu’une simple succursale de l’industrie automobile américaine.
Cette ambition doit s’étendre au-delà du secteur automobile canadien. Le Canada possède en effet des avantages industriels bien à lui dans la production d’acier, d’aluminium et de métaux à faible empreinte carbone. Le pays possède également l’un des secteurs aérospatiaux les plus sophistiqués du monde, ainsi qu’une expertise de premier plan dans des secteurs tels que la sylviculture, la fabrication de produits du bois, l’énergie conventionnelle et propre, l’extraction de minéraux critiques, la production de produits chimiques précurseurs à valeur ajoutée, l’agriculture et la transformation des aliments. Les pouvoirs publics peuvent mobiliser les ressources de différentes manières, depuis l’incubation, le développement et la commercialisation de nouvelles technologies jusqu’à la propriété publique directe des actifs et de la propriété intellectuelle.
Un dialogue et un processus décisionnel participatifs
Contrairement à d’autres économies avancées, notamment en Europe, le Canada n’a jamais eu d’institution conjointe officielle chargée de l’élaboration des politiques économiques. Pour élaborer une stratégie industrielle efficace, il est nécessaire d’instaurer un dialogue social délibératif.
En 2013, le gouvernement Harper a supprimé des dizaines de conseils de planification du marché du travail, marquant ainsi un éloignement notable de la consultation publique. La « croissance inclusive », caractéristique rhétorique des années Trudeau, n’a pas donné lieu à des forums consultatifs multipartites permanents, sauf dans certains secteurs industriels (le Conseil du Partenariat du secteur canadien de l’automobile, par exemple), ou dans le cadre de la stratégie globale de transition équitable du gouvernement : le dialogue social occupe une place prépondérante dans le mandat du nouveau Conseil du partenariat pour des emplois durables. Si les efforts du gouvernement pour encourager la consultation de la société civile et obtenir des conseils sur la politique de transition des emplois industriels sont une bonne chose, ils ne sont pas suffisants. Le dialogue social doit également être au cœur d’une politique industrielle et d’une planification sectorielle tournées vers l’avenir.
Si les efforts du Premier ministre Carney pour entreprendre des projets d’intérêt national sont les bienvenus, sa loi d’habilitation, le projet de loi C5, qui accorde aux gouvernements des pouvoirs extraordinaires pour étouffer le dialogue et passer outre les droits fondamentaux et les normes environnementales, soulève de sérieuses inquiétudes quant au fait que le Canada est en train de se détourner d’une philosophie de développement économique prudente, réfléchie et inclusive.
Mesures
Le BFA redonnera de l’élan au modèle du programme des conseils sectoriels du Canada en lui confiant un mandat plus large en matière de prévisions économiques et de développement, et en lui assurant un soutien interministériel. Ces conseils serviront de plateformes pour un dialogue stratégique entre les syndicats, l’industrie, le gouvernement et les communautés autochtones dans des secteurs industriels sélectionnés et des grappes technologiques en développement. Ils fourniront des conseils sur les tendances de développement sectoriel, les investissements stratégiques, les opportunités de marchés publics, les points de vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement nationale, la cohérence des politiques commerciales et climatiques, les compétences nécessaires sur le marché du travail et les besoins en formation, ainsi que sur d’autres sujets prioritaires.
Le BFA refinancera le Fonds stratégique pour l’innovation (FSI) afin de le ramener à 10 milliards de dollars sur cinq ans, dont la moitié sera consacrée à de grands projets en amont et en aval, liés à des objectifs d’intérêt national, à la diversification économique et aux efforts d’atténuation des conséquences des tarifs douaniers. Le FSI coordonnera les décisions d’investissement stratégique avec les conseils sectoriels du Canada. Le délai de traitement des demandes de financement au titre du FSI sera réduit à trois mois. Les conditions de financement seront liées à des engagements à long terme en matière d’emplois et de production au Canada, ainsi qu’à des conditions relatives au marché du travail, y compris un engagement de neutralité syndicale. Les demandes privilégiées seront celles liées au développement et à la création d’emplois dans les communautés des Premières Nations. Le BFA réaffectera également des fonds de capital alloués au Fonds de croissance du Canada afin de recapitaliser le FSI.
Le BFA consacrera 1 milliard de dollars sur 10 ans à la création d’une prestation de transition équitable destinée à soutenir les travailleuses et travailleurs déplacés en raison des politiques climatiques ou des mesures d’atténuation des impacts des tarifs douaniers et de diversification des échanges commerciaux. Cette prestation bénéficiera d’une conception flexible afin de répondre au mieux aux besoins des travailleuses et des travailleurs dans les différents secteurs industriels et régions. Elle pourra être utilisée pour soutenir le revenu, financer une formation, prendre une retraite anticipée ou d’autres raisons, en complément des prestations d’assurance-emploi.
Le BFA engagera 5 milliards de dollars sur cinq ans pour mettre en place un programme inclusif de développement de la main-d’œuvre, qui permettra de promouvoir les opportunités pour les groupes sous-représentés dans les secteurs industriels en expansion. Les initiatives fédérales précédentes dans ce domaine, telles que le Programme de développement de la main-d’œuvre des communautés, étaient bien intentionnées, mais insuffisantes. Le Programme de développement d’une main-d’œuvre inclusive a pour objectif de former 100 000 travailleuses et travailleurs par année dans des professions clés au sein de secteurs industriels stratégiques, dont au moins 50 000 par année issues de groupes qui méritent l’équité.
Le BFA veillera à ce que les projets de construction de la nation respectent les conditions en matière de main-d’œuvre et de développement économique, notamment en ce qui concerne les salaires en vigueur, la neutralité syndicale et les accords sur les retombées pour les communautés. Tous les projets devront également respecter les conditions relatives au climat et à la biodiversité (voir le chapitre Environnement et changement climatique).
Le BFA mettra en place une directive ambitieuse pour encadrer la passation de marchés publics « à contenu canadien ». Parmi l’ensemble des politiques industrielles nécessaires pour atteindre les objectifs de développement sectoriel du Canada, le gouvernement fédéral doit changer sa philosophie en matière de passation des marchés publics afin de favoriser la production nationale et la création d’emplois dans le pays, plutôt que de simplement attribuer les contrats publics aux plus bas soumissionnaires. Une telle politique soutiendra la fabrication nationale, la transformation et l’incubation de nouvelles industries et de nouvelles technologies, comme l’acier et l’aluminium à faibles émissions (par le biais de politiques d’« achat écologique », par exemple), les produits manufacturés évolués, comme les automobiles, les navires, les avions, les produits chimiques, et les produits stratégiques comme les biocarburants (par le biais du contenu canadien dans les politiques sur les carburants renouvelables, par exemple). Une telle politique d’approvisionnement permettra de développer des partenariats stratégiques entre les gouvernements et les producteurs canadiens, y compris avec les gouvernements en tant que « premiers acheteurs » de nouvelles technologies, afin d’aider à la commercialisation et au perfectionnement des produits fabriqués au Canada. La politique d’approvisionnement stratégique du BFA prévoit également que les gouvernements achètent des ressources essentielles à la sécurité nationale et économique pour les entreposer.


