Le développement des sables bitumineux pose un défi critique au Canada

February 21, 2013

OTTAWA – Le défaut de réglementer attentivement l’industrie canadienne du sable bitumineux place le Canada sur une trajectoire économique et environnementale dangereuse, affirme t on dans un rapport dévoilé aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) et l’Institut Polaris.

L’analyse intégrée originale de l’étude montre que l’orientation actuelle de l’industrie du bitume crée la double menace, soit un « piège des ressources de base » qui fait que plus le Canada exporte rapidement son bitume, moins l’économie devient diversifiée, productive et résiliente » et un « piège du carbone » qui bloque le Canada sur une voie du développement tributaire du carbone et qui rend beaucoup plus difficiles les coûts de l’adaptation climatique future.

« La stratégie sur le bitume que suit actuellement le Canada ne fait pas qu’endommager l’environnement : elle laisse notre économie très vulnérable à la contraction des marchés du bitume au moment où le monde se tourne vers des carburants moins polluants », affirme Tony Clarke, co auteur du rapport, en signalant que les prix à l’exportation du bitume canadien (comme ceux du gaz naturel auparavant) dégringolent déjà à cause de l’évolution des marchés.

« Il en découle une autre conséquence, soit une économie cyclique déséquilibrée et vulnérable où la production est de plus en plus concentrée sur les produits non transformés, où la fabrication et d’autres industries négociables se contractent et où la production et l’emploi passent à des industries non négociables, endommageant la productivité et le mieux-être du Canada », affirme Jim Stanford, co auteur.

L’étude présente toute une masse de données empiriques indiquant les effets secondaires négatifs de la mise en valeur non réglementée du bitume sur le commerce, le taux de change, la productivité et la distribution des revenus au Canada. On y propose une stratégie à deux volets pour éviter « l’abîme du bitume » :

  1. réglementer plus rigoureusement l’industrie du bitume afin de ralentir l’extraction, d’améliorer le contenu canadien dans les activités en amont et en aval et de parvenir à un meilleur équilibre entre les secteurs et les régions de l’économie;
  2. réorienter l’économie du Canada vers des industries plus équilibrées, innovatrices et à faible production de carbone.

« Nous devons encourager les responsables des politiques et les Canadiens en général à penser différemment et fixer un cap qui correspond aux intérêts économiques et environnementaux à long terme du Canada », affirme M. Clarke.

« Nous devons surmonter la fausse polarisation entre l’économie et l’environnement et reconnaître que nous ne pouvons laisser l’évolution future de ces énormes projets de développement entre les mains d’un marché en grande partie déréglementé et aux choix intéressés de l’industrie privée, déclare M. Stanford.

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The Bitumen Cliff : Lessons and Challenges of Bitumen Mega-Developments for Canada’s Economy in an Age of Climate Change, de Tony Clarke (directeur exécutif, Institut Polaris), Jim Stanford (économiste, Travailleurs canadiens de l’automobile), Diana Gibson (ancienne directrice de la Recherche, Institut Parkland d’Alberta) et Brendan Haley (candidat au doctorat, Université Carleton) est disponible sur le site Web du CCPA : http://www.policyalternatives.ca

Et sur le site Web de l’Institut Polaris : http://www.polarisinstitute.org

Pour en savoir davantage, communiquer avec Kerri Anne Finn, agente principale des Communications du CCPA, au 613 563 1341, poste 306.

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