Une étude révèle les taux honteux de pauvreté chez les enfants autochtones au Canada

Pas moins de 60 % des enfants autochtones sur les réserves vivent dans la pauvreté
May 17, 2016

OTTAWA – Les enfants autochtones du Canada sont deux fois et demie plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les enfants non autochtones, a révélé une étude dévoilée aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

L’étude a calculé les taux de pauvreté dans les réserves et les territoires – des données qui n’avaient jamais été examinées auparavant. Elle désagrège les statistiques sur la pauvreté chez les enfants et dégage, chez les enfants du Canada, trois niveaux de pauvreté :

  1. Le groupe le plus touché est celui des enfants des Premières nations : 51 % d’entre eux vivent dans la pauvreté. Ce taux augmente à 60 % pour les enfants vivant dans les réserves.  Les taux de pauvreté infantile sur les réserves ont empiré entre 2005 et 2010.
  2. Un deuxième groupe comprend les autres enfants autochtones et les groupes défavorisés. Chez les enfants d’immigrants au Canada, le taux de pauvreté atteint 32 % alors que chez les enfants racialisés (minorités visibles), ce taux est de 22 %. Entre les deux se trouvent les enfants des Premières Nations non-inscrits (30 %), les enfants inuits (25 %) et les enfants métis (23 %).
  3. Le troisième groupe est composé des enfants qui ne sont pas d’origine autochtone, ne sont pas racialisés et ne sont pas immigrants. Le taux de pauvreté de ce groupe est de 13 %, un taux similaire à celui de la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

« Le plus honteux, au Canada, c’est que le taux lamentablement élevé de pauvreté infantile sur les réserves va en empirant plutôt qu’en s’améliorant », de dire David Macdonald, économiste principal au CCPA. « Malgré les récentes tentatives de réconciliation relativement aux abus perpétrés dans les pensionnats, nous risquons une fois de plus de perdre une génération de jeunes autochtones qui grandit dans une inconcevable pauvreté. »

Voici certaines des conclusions de l’étude :

  • Les taux de pauvreté des enfants des Premières Nations vivant sur les réserves sont les plus élevés au Manitoba (76 %) et en Saskatchewan (69 %), et le plus bas au Québec (37 %).
  • Si l’on observe les taux par ville, Winnipeg, Regina et Saskatoon (42 %, 41 % et 39 %) ont les taux de pauvreté des enfants autochtones les plus hauts. Toronto a le taux le plus bas, à 19 %.
  • L’Ontario, où se trouve Attawapiskat, a un taux de pauvreté dans les réserves de 48 %, tandis que a l’autre coté de la baie d’Hudson, au Québec, les Cris de la baie James ont un taux de 23 %. 

« Depuis toujours, il y a un manque frustrant de données concernant la pauvreté des Autochtones au Canada », indique Daniel Wilson, coauteur du rapport. « L’augmentation de la pauvreté infantile que nous avons observée est manifestement liée à la décision du gouvernement conservateur de priver les réserves de financement adéquat.  Nous espérons que les mesures et les rapports produits sur ces niveaux honteux de pauvreté infantile pourront aider à mettre fin à l’élaboration de politiques en l’absence de renseignements. »

L’étude appelle à la prise de mesures immédiates relativement à un plan de réduction de la pauvreté pour les réserves qui viseraient à : 1. faire rapport des taux de pauvreté dans les réserves et dans les territoires; 2. améliorer les mesures directes de soutien au revenu; 3. améliorer les perspectives d’emploi; et 4. commencer à mettre en œuvre des solutions à plus long terme.

« Pour la population la plus jeune et ayant le taux de croissance démographique le plus élevé au Canada, il est essentiel que nous en venions à une entente concernant la crise en cours touchant les peuples autochtones et que nous agissions sans délai pour la résoudre. La croissance du taux de pauvreté chez les enfants autochtones ne doit en aucun cas priver une autre génération de possibilités qui pourraient s’offrir à elle », de dire M. Wilson. 

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Shameful Neglect: Indigenous Child Poverty in Canada est disponible sur le site Web du CCPA.

Pour en savoir davantage, communiquer avec Kerri-Anne Finn, directrice des Communications, Centre canadien de politiques alternatives, au 613 563-1341, poste 306. 

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